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Introduction :

Lorsqu’on explore un peu le passé, on découvre des individus dont nous ignorions l’existence et qui portaient le même nom que certains d’entre nous : « Pezzani ». La première question qui nous vient à l’esprit est de savoir si nous avons avec eux une quelconque parenté.

Pour la plupart, la réponse est surement « non », par contre si nous ne possédons pas des liens de filiation identifiables, on peut considérer que nous partageons avec eux quelque chose : le NOM de PEZZANI. Ils le possèdent autant que nous, et nous autant qu’eux : souvent leur renommée, leur actes, à leur époque, ont plutôt honoré le nom qu’il portait. Soyons en fier avec eux.

Il serait difficile d'être exhaustif, car si on interroge Google on obtient 61.000 réponses, sur Yahoo c'est encore plus 127.000 !!!!!!!! Il n'est pas possible donc d'enregistrer tout ce qui concerne les PEZZANI. Par contre je n'ai pas retenu ceux d'entre nous qui sont en vie, mais plutot ce qui montre la diversité des Pays, des valeurs...

- Les “PEZZANI”

 

 

1- GERARD PEZZANI (FRANCE-CANADA)

Il m'est difficile de ne pas le mettre en tête de liste, car, il est le fils de Roland Pezzani, mon cousin germain. Cette branche de la famille, issue de mon oncle Odo, est pour moi la moins connue, à ce jour. Nous sommes tous de Faverges, mais la vie, probablement les histoires de famille ont fait que nous nous sommes côtoyés sans nous connaître, et sans nous apprécier. Je n’ai appris l’existence de Gérard que récemment, en entreprenant mes recherches sur ce qu’était devenue la descendance du grand Père, Ernest Pezzani.

J’avais compris que Roland avaient eu deux fils Gérard et Luc tous deux émigrés au Canada, et que Gérard était décédé dans un accident de la route. Essayant de retrouver quelques traces, quelle n’a pas été ma surprise de découvrir qu’il avait marqué de sa présence sa nouvelle patrie d’adoption. En particulier, dans la ville de Gatineau, au sud du Québec.

Gatineau est une ville du Québec et le chef-lieu de la région administrative de l'Outaouais. Elle est située sur la rive nord de la rivière des Outaouais, à l'est et à l'ouest de la rivière Gatineau, face à la ville d'Ottawa. Elle regroupe maintenant les villes de Gatineau, Hull, Buckingham, Aylmer et Masson-Angers, fusionnées depuis le 1er janvier 2002. Dans l'agglomération (Ottawa-Gatineau) la population atteint plus de 1 200 000 habitants. C'est une des principales villes du Québec et fait partie de la quatrième agglomération en importance (celle d'Ottawa) au Canada après Toronto, Montréal et Vancouver.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gatineau

 

Il m'est apparu indispensable d'en connaitre un peu plus sur Gérard. Toutes sources d'informations disponibles ont été utilisées; il y a bien sur des lacunes, mais il n'y a aucun problème pour amander, améliorer, modifier ce qui est écrit ici. J'ai solicité différents soutiens, et je voudrais profiter de ces lignes pour remercier chaleureusement Nicole Simard, directrice de "Adojeune" qui, très gentiment m'a transmis quelques documents et photos qui sont reproduits ici, ces informations méritent d’être partagées.

Gérard s’était fortement investi dans une organisation s’occupant des jeunes: « Adojeune ».

« Adojeune » au Canada

Adresse : 22, RUE d'Auvergne à Gatineau Québec, J8T

En 1980, un peu d’argent et la volonté de quelques parents et bénévoles ont permis de mettre sur pied un projet visant à contrer la violence chez les jeunes. Ce projet est devenu peu à peu un endroit où les jeunes se réunissaient à diverses occasions. Un quart de siècle et des poussières plus tard, la volonté des bénévoles existe toujours, des employés ont pu être embauchés et surtout, les jeunes ont encore aujourd’hui un lieu d’appartenance qui leur est propre. Un programme de prévention de la toxicomanie a vu le jour en 1991 et existe toujours ….

note: La vocation de ce centre destiné aux jeunes est plus, que ce que nous appelons une maison des jeunes en France. Manifestement, "Adojeune" recherche à accompagner, soutenir, et ré-insérer des jeunes en difficulté; violence, drogue, jeunes en rupture totale, puisque des formules d'hébergement sont proposées dans certains cas, fourniture de repas aux plus démunis ( un peu formule "Resto du Coeur" ...), organisation de manifestations de toutes sortes.

Gérard Pezzani y était directeur adjoint de 1993 jusqu' à sa disparition en 2003. Son investissement était total; sa maman ne lui reconnaissait qu'un passion;" les jeunes". Ses collègues mettait en exergue son enthousiasme et son humaniste. On peut comprendre que son décès survenu à 39 ans, a été un coup dur pour les jeunes et l'organisation.

En reconnaissance pour son Oeuvre la maison mère porte aujourd'hui son nom.

Le centre communautaire " Gérard Pezzani"

Devant la plaque du centre communautaire, la famille de Gérard; sa Maman, son frère Luc et sa soeur Josiane.

 

«Quand on a besoin de parler à un autre adulte que nos parents, les animateurs sont toujours là, on peut leur parler et ils nous comprennent», explique Vanessa Mitchell, l’une des 300 adolescents qui fréquentent régulièrement la maison de jeunes Gérard-Pezzani, la maison-mère d’Adojeune.. »

 

Le 14 juin 2004, dans le rapport Annuel d'Adojeune, son président Daniel Dumont déclarait:

"Le départ de Gérard a été particulièrement difficile pour le personnel de la direction et les membres du conseil d'administration. Pour plusieurs, les liens d'amitié qui nous unissaient à Gérard ont rendu son départ encore plus ardu. Je tiens à souligner l'effort et le courage de notre directrice, du personnel de la direction et du conseil d'administration pour avoir su maintenir la mission de l'organisme dans ce grand moment de tristesse. Pour souligner son implication auprès des jeunes gatinois, la ville de Gatineau a procédé au changement de nom du centre communautaire de Touraine, maintenant nommé Centre communautaire Gérard-Pezzani, avec une cérémonie le 6 octobre 2003 en présence de sa famille venue expressément de France pour cette occasion. Une plaque commémorative a été érigée" et les jeunes ont planté un tilleul en souvenir de Gérard.

 

En plus des personnes indiquées dans l'article ci contre, n'oublions pas la Maman de Gérard portant le bouquet de fleurs

 

 

 

 

 

 

La Maman de Gérard devant l'arbre planté en honneur de son fils Gérard, et la plaque commémorative.

Dans le même rapport Nicole Simard affirmait:

"L'année 2003-2004 visait à structurer et consolider notre organisation. La perte soudaine de notre directeur-adjoint Gérard Pezzani le 6 juin 2003 a apporté son lot d'obstacles et surtout une grande tristesse pour nous tous. Il était le bras droit, l'administrateur travaillant à perfectionner l'organisation. Il a contribué l'avancement de l'organisme par son savoir, son intégrité et ses valeurs communautaires. En sa mémoire, nous nous devons de poursuivre notre mission, c'est à dire servir le mieux possible les jeunes et la communauté".

 

Aujourd'hui Gérard repose, près de son Père, dans le petit cimetière de Seythenex en Haute Savoie, où vit sa Maman . Positionné, autour de l'église du village, le cimetière s'ouvre sur une magnifique perspective sur la vallée de Faverges, avec tout autour les Montagnes de sa jeunesse; ce n'est pas les grands espaces Canadiens, mais, un lieu paisible, invitant au souvenir, à quelques kilomètres de l'Abbaye de Tamié.

 

Témoignages

est reproduit ci après un courrier, d'amis de Gérard, en témoignage de son oeuvre.

 

À Nicole Simard et à l'équipe d'Adojeune,

C'est avec regret que nous ne pourrons pas être présents à la cérémonie commémorative de Gérard, car je reviens de Chicoutimi le 6 octobre .Pour nous, la mémoire de Gérard est et sera toujours positive et bien vivante.

Gérard, avec qui j'ai eu le privilège de relation amicale, chaleureuse, comique, intime, de complicité, intelligente, émotive, humaine, pédagogique, privée, respectueuse, ouverte et professionnelle.

Gérard fait parti des quelques personnes qui m'ont marqué. Pour tout ça, je le remercie et lui confirme, qu'avec mes moyens, je poursuivrai son oeuvre: permettre aux adolescents/tes d'avoir des adultes de qualité pour les accompagner et du travail de proximité professionnel ( travail de rue et de milieu) pour les adolescents/tes et adultes en difficultés à Gatineau, dans l'Outaouais et ailleurs au Québec.

En terminant, Nicole Mathurin, ma conjointe et amie de Gérard se joint à moi pour lui dire: "Gérard, on t'aime et ne t'oublie pas-"

- Paix et amour,

Gilles Lamoureux et Nicole Mathurin --

 

Le tournoi de Basket Gérard Pezzani

(voir article spécifique)

Depuis maintenant l'année 2004, Adojeune organise le tournoi annuel de basketball Gérard-Pezzani qui a pris la relève du tournoi annuel de hockey-balle qui avait lieu depuis une quinzaine d’années.

Il s'agissait de souligner le dévouement de Gérard à ce sport et à l’organisme, ( ayant lui-même été joueur et entraîneur dans cette discipline pendant plusieurs années en France et au Québec), un magnifique trophée portant son nom a été conçu.

 

affiche de l'édition 2008

 

 

Félicitation à Gérard de s'être autant investi dans une telle opération... Faisons notre cette devise du Québec

"JE ME SOUVIENS"

 

Merci à Nicole Simard, sans laquelle ces illustrations et témoignages n'auraient pu être présents.

Les autres "Pezzani" présentés plus bas, ne représentent pas la même implication de la famille.

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GINO PEZZANI Peintre, navigateur et résistant (1911-2005)

dit "P'tit Louis"

indroduction: j'ai découvert récemment (juillet 2018) un texte rédigé en italien sur Gino Pezzani; ce texte rédigé par "la Scuola media di Bedigliora - classe 4A / Associazione Museo del Malcantone" est un hommage à ce personnage. J'appris en lisant ce document qu'il était né dans le village d'où les Pezzani du Tessin sont originaires; de plus il donne quelques pistes pour retrouver leur provenance italienne. Est il de la même origine que celle des Pezzani de ma famille? la réponse n'était pas certaine malgré une probabilité qui semble évidente. Son père s'appelait Giuseppe PEZZANI, sa mère Régina TAMBORINI. L'examen des registres de Castelrotto, que j'avais réalisé il y a plusieurs années, ne m'avait pas permis de retenir ces deux noms; il faut reconnaitre que je n'avais accès qu'aux années précédant 1900. Mais les dates montrent qu'il pourrait être cousin germain de mon père: d'ailleur la photo où on le voit sur son bateau révèle quelques ressemblances. Je ne peux en parallèle que me souvenir que la peinture était un talent répendu chez les Pezzani, mon père, mon grand père étaient des passionnés de tableaux ou de dessins. Ce qui est étonnant c'est que je n'avais jamais entendu parler de Gino, parent semble-t-il méconnu de mon père et ses frères. Mais je me suis acharné à trouver la réponse, et, finalement le père de Gino est le cousin germain de mon grand père; nous sommes donc bien tous de le même famille de Pezzani; le détail des lien est décrit dans les informations généalogiques fournies sur ce site

Mais comment ne pas s'étonner aujourd'hui qu'un citoyen d'un pays dont la neutralité est la règle d'existence ait pu autant s'engager sur les chemins de la liberté et de l'antifasciste: rappelez vous de Gino; il le mérite, d'ailleurs je suis fier de partager mes origines avec lui...

Dans ce qui suit je me suis permis de regrouper différents textes, ouvrages articles publiés à propos de Gino PEZZANI: j'en ai fait la traduction en français sachant que le texte original pouvait être en italien ou allemand

robert pezzani

 

Texte publié par le Musée du Malcantone sous le titre "Petit LOUIS"

 
                 Au musée de Malcantone ( Le Malcantone, une région vallonnée couverte d’une végétation dense, qui s’étend du lac de Lugano jusqu’au sommet du Monte Lema, a vécu pendant des siècles d’un seul produit : la châtaigne. La région est caractérisée par des villages tessinois pittoresques, des routes de montagne étroites et de vastes châtaigneraies. Biogno-Beride et plus précisément Ce village dont les pezzani sont « bourgeois » fait partie du Malcantone ; le nom de Crogglio vient de l’italien « Noisette ». Noter que Grégoire de Tours cite ce lieu dans son Histoire des Gaules. ) , on trouve des documents donnés par Gino Pezzani (Biogno 1911- Zurich 2006), peintre, marin, antifasciste, résistant. Pour marquer le "Jour de la Mémoire", nous avons décidé de résumer l'histoire de sa vie dans cette brochure et mis en place à notre école une petite exposition avec quelques-unes de ses peintures et archives le concernant. Ce sont des peintures qui résument les deux thèmes fondamentaux de sa vie et sa production artistique : la passion pour la mer et le drame de la déportation dans les camps de concentration nazis.

Finalement, donc, l'attachement à une seule grande valeur, la liberté ; cette liberté personnelle qu’il vivait "physiquement" errant avec son petit bateau le long des côtes françaises et espagnoles au cours des années 1930, cette liberté politique au nom de laquelle il se sentit obligé de soutenir les républicains espagnols d'abord, puis d'entrer dans la résistance française, en payant ces deux choix avec la prison et la déportation.

liste probable des auteurs du texte en italien

Nina Balmelli, Cleo Belometti, Niki Bühler, Alejandro Carcano, Roberto De Grandi, Ian Di Lernia , Mirjam Douma-Veerle, Davide Fonti, Igor Giovannari, Mélanie Huhn, Katharina Inderbizin, Jani Koutantis, Noemi Laake, Nina Lindi, Lara Müller, Olivia Walther e i docenti Ebe Kunz e Bernardino Croci Maspoli

 

PRÉSENTATION
Orphelin de sa mère encore jeune ( elle serait morte de la gripe espagnole vers 1918, Gino avait 7 ans) , à la fin des années obligatoires de scolarité son père, instituteur à Pura l’envoya à Toulon chez son oncle Jean, peintre décorateur.
 C’est là qu’il suit avec succès les cours de l'école des beaux-arts, simulanément nait chez lui, une réelle passion pour la mer.
               Dans les années suivantes, il associera peinture et mer, naviguant en solitaire sur un petit voilier le long des côtes Françaises et espagnoles, 
vivant avec la vente de ses œuvres ou de les troquant dans les tavernes contre un repas. Cette vie cultive en lui un amour viscéral pour la liberté : 
une valeur remise en question dans les années 1930 par l’émergence des régimes nazi-fascistes.
               Il prendra parti pour les républicains espagnols puis, lors de l'occupation allemande de 1940, il s’engagera dans la résistance française sous le pseudonyme de Petit Louis.
Il paiera ces deux choix par la prison et la déportation dans les camps de concentration nazis. Sorti vivant de l'enfer des camps, il put enfin revenir à ses grandes passions, 
qui l’aideront à guérir des blessures des expériences terribles qu'il a vécues.
            Ses périodes pleine d’enthousiasme ou d’événements tragiques sont racontés dans une autobiographie publiée en 1949 : « Notte e nebbia, odissea nei campi di concentramento della Germania » « Nuit et brouillard, odyssée dans les camps de concentration d'Allemagne). Le texte, complété fut réédité en 1996 sous le titre de « Come il sole nel suo giro ».  De ces livres, nous avons tiré le résumé que nous présentons dans les pages qui suivent et les images qui les accompagnent

 


DE MALCANTONE À LA MÉDITERRANÉE
               Les ancêtres de Gino Pezzani fuirent vers le Tessin au XIXe siècle, venant de la Vénétie afin d’échapper à la persécution des Autrichiens. Ils vinrent s’installer à Biogno-Beride (ll  pourrait s'agir de 
Lorenzo Pezzani qui épousera une fille du village ; Virgina  della Giovana, un fils naitra en 1813 « Lorenzo Pezzani » ; tous  les pezzani de Crogglio «ou biogno Beride » sont de sa descendance. 
Je  suis, personnellement citoyen suisse de ce village.)
 . Gino est né le" 11 septembre 1911 et, orphelin d'une mère encore jeune, il fut élevé par ses oncles.
Après avoir terminé ses études secondaires, son père, enseignant à Pura (village voisin de Biogno), lui propose d'aller chez un autre oncle, frère de sa mère,  à Toulon, dans le sud de la France. Lui, passionné de peinture
et de navigation, accepte la proposition. Arrivé à Toulon il y trouve son oncle Jean, sa tante Marie et ses six cousins, dont un d’entre eux est marin ; Gino découvre la mer et apprend 
vite à nager.
               Tante Marie possède une mercerie et oncle Jean est un artiste peintre et permet à Gino de s’inscrire à l'école des beaux-arts, qu’il suivra durant un an obtenant d'excellents 
résultats.    En plus de sa passion pour la peinture, il aime la mer et aimerait rejoindre la marine Nationale, mais étant mineur, il a besoin du consentement de son père. 
Ce dernier lui demande plutôt de revenir au Tessin, à Sementina, où il habite désormais. Gino revient et, à la recherche d'un emploi, se rend à Bellinzone auprès de Carlo Bonafedi 
qui l'accepte comme assistant pour les travaux de restauration de l'église de San Rocco, Piazza Indipendenza. Plus tard il suit son « maitre » à Lugano, où le succès de Bonafedi 
provoque l'inimitié de certains artistes tessinois, qui l'accusent d'avoir des tendances fascistes si bien qu’à la fin des travaux à Lugano, Bonafedi doit retourner en Italie.
               Gino, à la demande de son père, resta au Tessin, travaillant pour le peintre Ferrazzini de Lugano participant à la restauration de l'église de S. Biagio à Ravecchia. Il atteint l’âge de faire le service militaire, mais il tomba malade d’une pneumonie. Une fois guéri il rejoint les cantonnements militaires et à cause de sa maladie on ne lui demanda que d’effectuer pendant deux semaines le service complémentaire.
      Finalement, avec le consentement de son père, il revient à Toulon, car la nostalgie de la mer est forte. Il travailla pour sa tante et fréquenta de nouveau l'école des beaux-arts. 
En parallèle il fit la connaissance d’un navigateur italien qui lui enseigna les secrets de la navigation. Lui prit l’envie l'idée de visiter les nombreux ports de Provence et, en développant 
cette passion, il compléta son expérience de navigateur. Il resta à bord pendant plusieurs mois, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus supporter le caractère du marin Italien, admirateur de 
Mussolini. Il revint chez son oncle à Toulon. Forte est l’envie de retourner seul à la mer, mais faut-il posséder un bateau.
        Près du port de Toulon, Gino achète un bateau et le remet en état. Il obtint la licence de naviguer en tant que capitaine de son bateau, "l’Intrépide". Enfin Gino Pezzani a ainsi 
sa propre « maison". Le bateau, bien que petit, est équipé de manière à lui permettre de vivre à bord ; pour des raisons de sécurité, il possède un revolver, qu’il sait utiliser grâce à 
son passé de chasseur. Parti, il fit une première escale à la Tour Fondue, dans la presqu'île de Gien, avec l’intention d’y faire un tableau. Il poursuivit ensuite vers l'est, continuant à faire 
des arrêts pour peindre, gagnant ainsi de quoi vivre. Une fois à Antibes, il décide de naviguer vers la Corse, mais il rencontre une tempête qui lui fait changer de cap.
LA MER, LA LIBERTÉ
               Son petit voilier est secoué pendant trois jours et trois nuits, mais résiste aux vagues. Finalement la tempête se calme et il remercie le Seigneur pour avoir échappé au danger. 
Quelques jours plus tard, il arrive à Marseille, une ville cosmopolite qui rappelle un peu le Moyen-Orient ; is se trouve amarré à côté du chalutier italien d'un armateur juif, Cohen. 

Des Wandervogels ( Mouvement de  jeunesse allemand apparu vers 1895 et lancé par des lycéens berlinois) travaillent pour lui, ce sont de jeunes Allemands qui ont quitté leur patrie pour aller vivre dans le sud de la France. Beaucoup font de la contrebande de cigarettes
 et vivent au jour le jour. Il adopte un chien et un jour une dame, apporta des restes au chien et lui demanda s'il pouvait lui peindre un tableau et le récompensa généreusement.
Une nuit, il sauva un homme ivre tombé dans le port. Souvent durant la journée il va à la pêche avec un immigrant italien. Il finit par quitter Marseille direction l’Espagne.

 

               Pendant le voyage, il aperçoit un phare. Il s’y dirige et atteint un port, où il trouve une douzaine d’embarcations de pêche. Après l'accostage, les curieux s'approchent. 
Quand il dit à un des pêcheurs qu'il vient de Toulon, tous sont étonnés et incrédules ; ils lui déclarent qu'il est fou de naviguer avec un si petit bateau.
   Beaucoup d'entre eux sont des immigrants italiens ou les Espagnols, arrivés en France car à la fin de la Première Guerre mondiale, 
on manque de main-d'œuvre dans le bâtiment et la pêche.
Comme d'habitude, pour gagner quelque chose, il peint des tableaux. Un jour, revenant à son bateau, il constate la présence d’un canot des douanes ; s’y trouvent un douanier assisté
 d'un subordonné. Ces derniers fouillent son bateau, y découvrent le vieux pistolet : convoqué par la police on lui confisqua pistolet et papiers. Mais quand arriva le chef de la police 
      
on lui restitua l’ensemble.
				Dans les jours suivants, il visita la ville, rencontra plusieurs personnes puis partit vers l’Espagne. Lors d'un arrêt dans le port de Valras-Plage, il rencontra un journaliste 
qui peu après publia un article le concernant dans un journal de Marseille. Il continua sa navigation faisant escale en différents ports, gagnant de l’argent en peignant des toiles 
représentant des bateaux que lui achetaient les propriétaires eux-mêmes. Dans un village, il décora même les murs d'un cinéma. Ces emplois lui permirent de récolter une somme 
substantielle d’argent.
        Nous sommes en 1936 et en Espagne la guerre civile éclata : le général Franco, un fasciste, se révolta contre le gouvernement républicain, démocratiquement élu par le peuple 
espagnol.
		Gino se trouve alors dans le port d’Agde ; là, on organise des fêtes dans le but de récolter des fonds en soutien des républicains espagnols, et, lui amoureux de la Liberté milita 
en faveur de ce soutien.
		  Lorsque certains armateurs espagnols achètent une goélette désaffectée appelée Cap-Bear, on le chargea de divers travaux. 
Au cours de l'un d’eux, il fut victime d'un grave accident : il tomba dans le vide, lui provoquant différentes fractures. On suspecta un attentat en punition de son comportement 
antifascisme.
 Cette hypothèse est crédible car peu de temps après, la goélette Cap-Bear subit divers actes de sabotage.

LA GUERRE

            1938, les vents de guerre commencent à souffler sur l'Europe. En mars, Hitler envahit l’Autriche puis la Tchécoslovaquie. Les gens craignent la guerre, mais le cauchemar semble disparaître après le traité de Munich parce qu'Hitler, après l'avoir signé, a promis la paix.
            En mars 1939, Madrid tombe aux mains des Franquistes et des Allemands qui les soutiennent. La guerre civile espagnole est terminée. Partout où vous allez, vous rencontrez des anciens combattants et des réfugiés Espagnols. Gino a profité de l'occasion pour apprendre l'espagnol qu’il maitrisa rapidement couramment. Enfin il entre en possession d'un bateau plus spacieux, équipé d'un moteur auxiliaire. Il l'appela "Matelot" et se prépare pour un long voyage vers le sud.
            M. Durupty arrive de Genève en août, apportant des nouvelles de Suisse : l'Allemagne est armée jusqu'aux dents et Durupty est persuadé que la guerre va éclater. Ses prédictions ne tardèrent pas à se réaliser : le 1er septembre l'Allemagne envahit la Pologne et le 3 septembre l'Angleterre et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Gino ne veut pas revenir en Suisse, même si c'était possible. Il décide de rester en France et de rejoindre l'armée régulière.
            Mais les mois passent : c'est la "drôle de guerre"!
            La nourriture est très rare ; dans la région, seul le vin est accessible. La population maigrit en quelques mois suite aux restrictions de nourriture et le travail artistique pour Gino est réduit au minimum.
            En avril, l'Allemagne envahit le Danemark et la Norvège.
            Juillet 1940 : l'armistice entre l'Allemagne et la France est signé. La France est maintenant divisée en deux zones : zone occupée au nord et zone libre au sud.
La base de la nourriture est le "rutabaga" (une sorte de navet), qui en temps normal est destiné aux bovins ; les pommes de terre sont très rares de même que la viande.
Bien que les autorités du « front de mer » aient interdit la navigation, Gino décide de quitter la France et d’atteindre l'Afrique du Nord. Au premier coup de vent, il partira.

L'ARRESTATION

            Le 28 novembre 1940, Gino Pezzani quitte le port d'Agde en France, avec l'intention de se diriger vers les Baléares. Il navigue à voile réduite car le vent souffle fort durant deux jours ; il est forcé par le mauvais temps de changer de cap et de se diriger vers le port le plus proche : Palmos en Espagne. Le lendemain, il se réveille, boit un café et rencontre un « Carabinier ». Après l’avoir salué, Gino fournit ses propres papiers : permis et certificat de navigation, carte d'identité française et passeport suisse. Tout est en ordre !
Peu de temps après, les douaniers viennent inspecter minutieusement son bateau ; un commandant militaire réclame à nouveau les documents et, n'étant pas satisfait, l’emmène dans son bureau, où il est soumis à un sévère interrogatoire. Bien que n'ayant aucune preuve, le commandant l'accuse de piraterie et d'espionnage en faveur des républicains. Après plusieurs vérifications de ses documents, il découvrit l'adresse d'un de ses amis, qui est malheureusement recherché par les franquistes. C’est alors que le commandant décide définitivement de l'arrêter.
On le transfert à la prison de Gérone où on l’autorise à écrire au consulat de Suisse à Barcelone, demandant sa libération.
   On le transfert à la section appelée "Ligne Maginot", une église désaffectée où les prisonniers étrangers sont détenus. Les conditions en prison sont très mauvaises, il fait froid.
On y souffre de la faim et l'hygiène est déplorable : il se rend compte que l'emprisonnement pourrait durer plus de deux années.
            Les mois passent, Gino souffre de la faim et maigrit beaucoup. Son seul passe-temps est de dessiner des croquis sur les lettres que les détenus envoient à leurs familles. Il dessine si bien que les autres prisonniers échangent de la nourriture contre ses dessins. Au milieu de Décembre il est convoqué au bureau du commandant militaire pour être déclaré innocent. Enfin, vers la fin janvier, grâce au consul suisse, il est libéré et sa seule pensée est de rentrer chez lui. Après quelques problèmes avec son bateau "Matelot" et avec l'aide du consul, il parvient finalement à revenir en Suisse. Après trois mois dans sa famille, il est appelé au service militaire ; la guerre continue et Gino quitte la Suisse en octobre 1942.

.D'ailleurs la Gazette de Lauzane du 4 dec . 1941 publie dans son numéro 337 :

"Encore un émule de Gerbault et de Meiss-Teupen

Or, voici que notre rédaction a reçu d'un peintres notre compatriote, actuellement mobilisé « quelque part en Suisse », une intéressante lettre qui relate, elle aussi,des performances de navigateur solitaire,
En effet, notre correspondant pilote depuis 1932 un voilier de la série Internationale des 8 m. (c'est là une formule cl* jauge et non l'indication de la longueur
de la coque). Ce petit navire tient bien, à notre peintre, d'habitation permanente. Son propriétaire a traversé — sans compagnons — la Méditerranée. Ce bateau là
s'appelait l'« Intrépide ». Le second des esquifs montés par M. Louis-Gino Fezzani — c'est là le nom de ce coureur de mers — se perdit à Minorque. En 1939. M Pezzani arma un troisième yacht, le « Matelot ». destiné à traverser l'Atlantique. A cette occasion, la Société de géographie de Marseille chargea notre compatriote d'entreprendre des études sur les courants marins. Surpris par un fort suroît, écrit M. Pezzani. je dus m'abrifer dans un port espagnol le 27 novembre 1940. Là, je fus soupçonné de trafic politique et retenu en captivité pendant 3 mois. Libéré par l'entremise de M. le consul de Suisse à Barcelone, j'ai pu rentrer à mon port d'attache en France, d'où je partis pour la Suisse avec l'intention d'y passer quelques mois ef d'attendre des temps meilleurs pour lever l'ancre cap à l'Est. «Appelé au service militaire je compte être libéré bientôt et retourner à bord de mon voilier — qui depuis 11 ans bat pavillon suisse sur les mers.»

              
 De retour en France, il commence à collaborer avec la résistance  anti-nazie, sous le nom d’emprunt de "P'tit Louis". Dans le double fond de sa mallette 
de peintre, il transporte des documents secrets. La nationalité suisse lui permet de se  déplacer assez discrètement et d’aller à Genève.
                                                                                  En mai 1943, on le dénonce et il est arrêté par la "Gestapo". Soupçonné d'espionnage, il est enfermé à la prison de Fresnes, près de Paris, où il souffre de diverses maltraitances. La cellule est très petite, mais il 
parvient à maintenir son calme, même au moment où il se croit condamné à mort.  Cinq mois d'emprisonnement s’écoulent, il reçoit une lettre d’une section du consulat 
suisse, ce qui lui donne un peu d’espoir ; mais cela s’évanouit lors d’une dernière interrogation, où l’accusation d’espionnage est retenue. Il est alors expédié vers  
Allemagne ainsi que beaucoup d'autres prisonniers.
 
 
LE CAMP DE CONCENTRATION DE NEUE-BREMM
 
A peine arrivé à Neue-Bremm (camp de tri des prisonniers en Allemagne) on nous dépouille de nos effets personnels, puis alignés par cinq, on doit traverser un bassin d'eau, 
courir et se mettre à plat ventre sous les coups de bâtons des gardiens.
    Le camp comprend 18 cabanes construites en carré autour d'une grande cour au centre de laquelle se trouve un bassin. L’ensemble est entouré de barbelés.
 En face, un autre camp est en construction, il est destiné aux femmes. Dans notre camp on trouve deux catégories de prisonniers : celle des travailleurs bénévoles et celle 
des « non volontaires » comprenant des prisonniers politiques : Gino fait partie de cette seconde catégorie. Ces derniers subissent le traitement le plus sévère, le petit déjeuner consiste
 en un café froid et une tranche de pain et une sorte de marmelade. Ils doivent ensuite marcher autour du bassin jusqu'à midi, pour le déjeuner ils reçoivent ¾ d'un litre de soupe.
 À midi et demi ils recommencent à tourner autour du bassin jusqu'à l'heure du dîner. Pour le dîner toujours la même soupe.
   Un jour, la Gestapo organise une rafle générale. Parmi les personnes amenées au camp se trouve un tessinois (Enrico Scacchi) qui sera libéré dix jours plus tard car ses papiers 
sont en règle. Gino en profite pour lui demander d'informer sa famille de sa détention à Neue-Bremm.
               Par bonheur, il est sélectionné pour éplucher des pommes de terre ‘est ainsi il peut en manger en cachette : c’est pour cette raison qu’il survivra.
               Le 21 mars 1944, les quelques survivants sont appelés devant le "bureau", puis chargés sur des camions qui partent pour une destination inconnue.
 Ils sont heureux de quitter Neue-Bremm inconscients de ce qui les attend ; après plusieurs étapes ils arrivent au camp de Sachsenhausen, dans les environs d'Oranienburg, une ville
 non loin de Berlin.
 
LE CAMP DE SACHSENHAUSEN
 
          























































     Dès qu'ils arrivent à Sachsenhausen, ils sont emmenés dans une baraque où on leur retire tout ce qu’ils portent. Ils sont ensuite rasés et désinfectés pour tuer les parasites.
Ils reçoivent alors une chemise, une casquette, un pantalon, une veste et une paire de sabots. Enfin, ils sont regroupés par nationalité.
Gino dort dans la baraque 14, où il y a 115 couchettes superposées. Dans les pièces du fond on trouve de minuscules toilettes et un lavabo. L’air est fétide. 
Les responsables des baraques sont Allemand ou polonais.
A quatre heures et quart, la cloche sonne et ils doivent se lever, s'habiller et chercher une place à table. Celui qui ne trouve pas doit rester debout et silencieux, sinon il est matraqué. 
La nourriture est très pauvre. À cinq heures, ils sont poussés sur l’esplanade en attendant l'appel, qui commence à six heures, suivi d'un travail dans les différents commandos ou
 ateliers. Il y a environ une centaine de commandos à Sachsenhausen. Certains sont meilleurs que d'autres, comme celui de Hundezwinger (Hundezwinger signifie chenil en allemand), où parfois 
vous pouvez manger des biscuits pour les chiens ...
À midi, nous retournons à la baraque pour le déjeuner, habituellement de la soupe; deux fois par semaine, vous obtenez un peu de margarine.
Chaque prisonnier porte un numéro. Gino a le 77192, avec le triangle rouge des déportés politiques et les lettres "Sch" indiquant sa nationalité suisse.

Photo du matricule de Gino Pezzani récupéré sur internet

Les chefs de baraques ne les considèrent que comme des numéros, non plus comme des êtres humains.
     Quand on meurt ? C'est seulement un numéro qui manque sur la liste !
   Après vingt-cinq jours de quarantaine Gino est muté avec les Danois et les Norvégiens où il y a plus à manger, et on peut recevoir des colis de la Croix-Rouge.
               Parmi les SS qui gardent le camp, il y a un volontaire tessinois qui promet de le faire libérer s’il intervient auprès de son commandant, mais Gino refuse avec indignation !
 Il préfère mourir victime du nazisme plutôt que d'une faveur des SS !
               Il y a aussi une infirmerie dans le camp, mais presque personne n'y est accepté et soigné. D’ailleurs on ne parle jamais de gens malades, mais seulement de personnes
 saines et de personnes mortes.
 
LA DURE VIE DE SACHSENHAUSEN
 
Après le travail dans les ateliers, on vous fait revenir sur l’esplanade à 19 heures et commence l’appel durant une, deux heures parfois plus; souvent à la fin de l'appel des prisonniers sont 
pendus, ou d'autres sont battus par des détenus allemands  à coup de nerf de  bœufs.
Personne avant d’être pendu n’émet de cri parce qu'ils sont satisfaits de partir et d’être libérés de tous ces tourments !
La radio ne fonctionne pas et il n'y a pas de journaux. Dans le camp une seule parole peut vous conduire au crématorium.
L'espérance des prisonniers est que les alliés ou les Russes, finissent par vaincre l'Allemagne nazie, et puissent les sauver.
 Leurs armées avancent et la nuit, quand tout est calme, on entend, au loin les détonations des canons au sud-est de Berlin.
 
Pour aller travailler les prisonniers du commando Eddahof doivent se lever à trois heures du matin. Au pas, on les conduits 
à la gare d’Oranienburg, puis prendre un train pour Berlin. Presque tous les jours, les avions alliés survolent le camp 
d'Oranienburg, mais sans larguer de bombes.
1945 arrive, la guerre touche à sa fin. Un jour, Gino est informé que quelqu'un (probablement un employé de l'ambassade 
de Suisse) s'intéresse à lui, mais rapidement plus de nouvelles.
               Le camp est bombardé, en particulier les postes de commandement et les ateliers d’armement situés à proximité. 
En attendant, Gino change d’activité : ses nouvelles taches consistent dans le déblaiement des maisons détruites par les 
bombardements. Il trouve souvent des restes de nourriture et même si c'est interdit, il le cache sur lui pour le manger plus tard.
À cette période, l'idée que le camp doit être évacué se répand et il commence à penser à une possible évasion.
 




LA FIN DU CAUCHEMAR
 
       Un jour d'avril 1945, se répend la rumeur, que, si les Russes approchent on les exterminera. C’estè ce moment que lui et son ami Roger 
envisagent de s'échapper par le système d’évacuation des eaux.
    Le 21 avril 1945, l’ordre d’évacuation du camp arrive et Gino, qui souffre de la dysenterie se présente à l'infirmerie, mais ne trouve 
que des cadavres. Ils partent à pied, en groupes de cinq cents, marchant vers le nord-ouest. Les SS mettent le feu au champ pour essayer 
d’effacer les traces de leurs crimes.
               À tour de role, 20-25 détenus doivent pousser un chariot contenant les effets personnels des Allemands. Un camion de la Croix-Rouge, immatriculé en Suisse, distribue de la nourriture.
               Ils marchent jusqu'à quinze heures par jour. Ils ont tellement faim qu'ils se mirent à manger de l'herbe. Deux prisonniers épuisés demandent à être abandonnés et sont abattus par les SS 
des services de santé !
On entend au sud ouest les canons des Russes assiégeant Berlin.   Les détenus en marche récupèrent les restes de nourriture abandonnée par les SS et par les civils qui les ont précédés. La nuit, 
ils sont enfermés dans des granges, où ils cherchent de la nourriture. 
               Une nuit, ils ne s'arrêtent même pas pour dormir, car les Russes se rapprochent de plus en plus. La nuit suivante, Gino et deux amis sortent de la grange avec l’excuse de faire leurs besoins 
et s’échappent !
				Après une journée de marche, ils voient des Allemands agitant un drapeau blanc en signe de capitulation ; après deux ans d’horribles souffrances Gino se sent finalement heureux !
				Ils marchent encore deux jours, ils atteignent l'entrée d'un village où ils trouvent deux soldats américains et deux soldats Russes qui leur offrent de la nourriture à satiété ; ces mêmes Russes 
les invitent à dormir dans un lit normal, mais ils ne l’acceptent pas, préférant continuer leur chemin.  On leur donna trois vélos et une provision de nourriture. Arrivés dans un village à 80 km de 
Hambourg ils trouve des soldats américains qui les empêchent de continuer, mais ils s'enfuient.
               Plus loin, ils sont chargés sur un camion Croix-Rouge, puis dans un train vers les Pays-Bas, puis en Belgique et finalement en France. C’est alors que Gino reçoit l'autorisation
 de retourner en Suisse, chez lui, au bout de deux terribles années ! 
 
 
CONCLUSION
 

Gino Pezzani a commencé sa vie en développant deux grandes passions : l'art et la navigation. Il s'est ensuite battu pour la liberté et cela lui a coûté presque deux ans en camp de concentration.

A la fin, il est revenu à la mer et à la peinture. Le reste de sa vie, il resta hanté par les cauchemars, comme on peut le voir clairement dans ses œuvres, où il recherche la sérénité en peignant des paysages, en particulier marins, mais tout en alternant avec des visions dramatiques de villes et de personnes détruites, souffrantes, de prisonniers et de camps de concentration.

 

 

 

 

 

 

 

 

Remarques: les dessins et photos précédentes proviennent du texte italien; les dessins sont manifestement ceux de Gino Pezzani, et les écoliers ont cherché à les interpréter par le texte. La traduction a été faite par mes soins; vue ma pauvre expertise en italien, il peut y avoir des erreurs grossières: je m'en excuse auprès des puristes. Mon frère Noël, avec qui j'ai partagé cette recherche a mis la main sur une copie d'un tableau de Gino; il est parfaitement dans l'esprit du texte, on y voit le chariot tiré ou poussé par les prisonniers.... J'aurais aimé trouver une oeuvre montrant des bâteaux ou la mer.... il faudra attendre

« Die Schweizer KZ-Häftlinge Vorgessen Opfer des Dritten Reiches »

Les Suisse victimes oubliées des camps de concentration du 3eme Reich (publié en 2019)

publié en allemand, j'ai fait la traduction en français du chapitre concernant Gino PEZZANI

Les nazis l'ont expédié de France vers le camp de concentration de Sachsenhausen au nord de Berlin, Lorsque Gino Pezzani retrouve la liberté il témoigne.
« J'entre dans le bureau du médecin chef SS. Sur la table devant lui est un télégramme. Je ne peux pas le déchiffrer

  • Êtes-vous Gino Pezzani?"
  • Je réponds oui
  • Êtes-vous en bonne santé ?  Avez-vous quelque chose à dire au sujet de votre kommando
  • Je n'ai rien à répondre, dis-je.

 Je sais par expérience comment me comporter avec ces gens.
On me donne l’ordre de sortir
Pas grand-chose en fait. Mais assez pour savoir. Quelqu’un de l’extérieur s’intéresse à moi. Peut-être la Croix Rouge ? Le Consulat ? Peut-être un message de Berlin. Les messages que j’avais secrètement envoyés de la prison de Fresnes et du camp de NeueBremm étaient peut-être parvenus à destination ?
Le cœur se gonfle d’espoir »

Lorsque Gino pezzani, 33 ans, sortit du bureau du médecin SS du camp, il y a une situation anormale au le camp de concentration de Sachsenhausen. Les camps de l’Est sont fermés et le mois dernier, les SS avaient transféré d'Auschwitz au camp de concentration de Sachsenhausen des prisonniers dans des wagons de marchandises.

Gino Pezzani est à Sachsenhausen depuis près d'un an et depuis 600 jours aux mains des SS. Le 3 mai 1843 il a été arrêté par la Gestapo pour des soupçons d’espionnage sur son lieu de résidence d’Agde dans le sud de la France, où il travaille comme interprète pour les Allemands. Cette rude épreuve le mène à travers la France et l’Allemagne ; de la salle de torture au Nr 11 de la rue de Saussais à Paris, aux cellules de la prison de la Gestapo à Fresnes, puis au camp de Neue Bremm à côté de Saarbrücken, au prisons de Trèves, Hanovre, Hambourg, Alexander platz à Berlin, puis jusqu’au camp de Sachsenhausen. « Nous t’envoyons à un endroit d’où on ne sort pas vivant ». Lui avaient dit les tortionnaires de la Gestapo à Paris.
Fin janvier 1945, la mort est omniprésente à Sachsenhausen. Les SS ont commencé à assassiner des détenus ciblés. On tue d’abord ceux que les SS qualifient de « dangereux ». Gino Pezzani est en vie, et il n’a pas perdu l’espoir : dehors, on s’intéresse à lui !
Ce que Gino Pezzani espérait, ce qu’il pensait et ce qu’il ressentait nous le savons,
car il a laissé des choses extraordinaires. En 1949 parut dans une petite maison d’édition Tessinoise, son livre « Notte e Nebbia! - Odyssée dans les camps de la terreur en Allemagne », dont le titre fait référence à « Nuit et brouillard » il parle des détenus suspectés de résistance, individus qui, en vertu d’un décret d’Hitler de 1944 il fallait faire disparaître. Ils furent déportés en secret.
Gino Pezzani illustre son récit de ses propres dessins. Le livre reste ignoré du public.
Tout ce que dit Pezzani n’est pas vérifiable. Quelques affirmations évoluèrent au fil du temps. Dans Notte e Nebbia, il dit n’avoir jamais espionné contre les nazis, plus tard il indiquera avoir agi pour la résistance sous le nom de camouflage « Petit Louis ». Laissons à Gino Pezzani le rôle de raconter sa destinée. Les passages en italique de « Nuit et Brouillard » devaient probablement être retravaillés.
Gino Pezzani est originaire d’une famille tessinoise de Biogno Beride, situé à moins de 9 Kilomètres à l’ouest de Lugano. A 22 ans, en tant que peintre il émigre en France. A Toulon
il s’inscrit à l’Académie des beaux-arts, s’installe  à Agde, à 45 kilomètres au sud-ouest de Montpelier en tant que peintre et artiste de rue. Des semaines durant il navigue sur la Méditerranée avec son bateau « Tati 2 ». Par la suite, il indique avoir fait passer des réfugiés de la guerre civile espagnole vers la France. Ça ne peut pas être vérifié, c’est sûr :
Gino Pezzani aime la liberté.

Sachsenhausen près d'Oranienburg, à 30 kilomètres au nord de Berlin, a été conçu pour priver les détenus de toutes libertés. Le KZ est un camp modèle de la politique d'extermination national-socialiste construit en 1936 sous la direction du Reichsführers-SS Heinrich Himmler pour être un « camp moderne de concentration complètement nouveau, extensible à tout moment ». De 1936 à la fin de la guerre les nazis y torturent environ 2 000 000 de personnes.
Dans les années 39/40, Sachsenhausen est le plus grand camp de concentration. Le nombre exact de personnes mortes n’est pas connu jusqu'à aujourd'hui. Les historiens avancent les chiffres entre 35 000 et 40 000.

Les nazis maltraitent les prisonniers de Sachsenhausen, les traitant comme des esclaves qui travaillent jusqu'à ce qu'ils meurent d'épuisement, ou les tuent directement, en utilisant toutes les méthodes connues par le système d'extermination nazi : gazé, abattu, pendu, jeté aux chiens pour être dévoré.
Gino entre à Sachsenhausen le 13 avril 1944, il avait 32 ans.
« Les patrouilles de SS en arme nous avaient pris à la gare d’Orianenburg. Sur cinq rangs, ils nous firent marcher en direction du camp. Sous les coups et les mauvais traitements, nous passons en courant devant les villas des SS.
Le camp de Sachsenhausen est entouré d'un mur de quatre mètres de haut, au sommet sont tiendus des fils de fer sous haute tension. Un grand portail de fer fut ouvert par les hommes de garde. Puis ils levèrent une barrière.
Nous marchons encore cent mètres et nous nous trouvons devant l'entrée proprement dite. Nous sommes devant le bureau de la kommandantur du camp.
Au deuxième étage, une passerelle relie les deux ailes du bâtiment. Il y a quatre SS qui contrôlent une mitrailleuse et trois projecteurs extrêmement puissants. Ils gèrent également le dispositif de commande des fils haute tension qui sécurisent le camp. Avant d'entrer dans le camp proprement dit, vous passez le poste de contrôle sous la massive construction de l’entrée, une porte colossale d’acier soudé.
Il est écrit en lettres blanches en fer forgé "Le travail vous rend libre" - quel pur blasphème ! La vérité est que nous traversons les portes de l’enfer de Dante.
Cela prépare les nouveaux arrivants à l’angoisse et la peur. C'est l'effet recherché d'une organisation où tout est prévu. De la position de mitrailleuse au-dessus du commandement du camp il est possible d’abattre quelqu’un sous tous les angles.
Le message pour quiconque qui entre ici, est qu’il perd la maitrise de sa vie.
Gino Pezzani reçoit le numéro 771.92 et un triangle rouge qui l’identifie comme un prisonnier politique. Les lettres "sch." cousu sur sa veste, précise sa nationalité. En tant que prisonnier de "nuit et brouillard", il est soumis à un régime pénitentiaire particulièrement sévère : à Sachsenhausen, et il lui est interdit de prendre contact par courrier. Pezzani considère que ses difficultés sont dues à sa nationalité suisse.
Les Polonais, les Belges, les Hollandais et aussi les Français reçoivent des colis de la Croix-Rouge internationale de Genève. Mais moi, qui suis suisse, je ne reçois aucun colis. Chaque fois que des colis arrivent, j’assiste à la distribution et je me contente de regarder les autres fumer les cigarettes suisses " capitol" ou boire le lait concentré ou manger le fromage que leur fait parvenir généreusement la Suisse avec l’aide de la Croix-Rouge. Chaque colis de la Croix-Rouge internationale est accompagné d'une carte de communication. Pour informer la Croix-Rouge à Genève de ma présence dans le camp, j'ai reçu une de ces cartes d'un Néerlandais. J'écris mon nom et mon adresse dessus et je l’ajoute aux centaines de cartes en attente d'envoi. Je peux enfin me signaler auprès de la Croix-Rouge.
Trois jours plus tard, la carte revient au bloc de Pezzani avec la mention : « interdiction d’écrire ». Les lettres à son père reviennent aussi.
La Suisse est informée très tôt du sort de Pezzani. Le consulat de Suisse de Marseille est informé de son arrestation début mai 1943. Dès lors, la correspondance diplomatique régulière sur l'affaire Pezzani peut être retrouvée, ce qui conduit au fait que pour la Légation allemande à Berne le 25 août 1944, Pezzani peut être « mis à disposition en contrepartie pour échange vers la Suisse ». Il est possible que la convocation de Pezzani chez le médecin du camp en janvier 1945 soit liée à cet échange de prisonniers. Ce qui est clair c’est que cela n'arriva pas. Pour quelles raisons, on ne peut le savoir.
Pezzani a la chance à Sachsenhausen de loger dans le casernement norvégien. À Sachsenhausen, il y a environ 1550 Norvégiens prisonniers - Ils sont regroupés dans leur propre baraquement, le Block 25, où Pezzani est également détenu. Les Norvégiens sont les détenus privilégiés de Sachsenhausen. On leur permet de recevoir des colis de nourriture et de l'argent. Gino pezzani en profite également.
« Dans le bloc des Norvégiens, je peux souvent obtenir de la soupe ou, au déjeuner, dévorer un morceau de pain en provenance d’un camarade. »Pezzani décrit les Norvégiens comme des gens « bons instruits et calmes ». Il rend souvent service à ses codétenus ou fait secrètement des dessins qu’il échange contre de la nourriture ou des cigarettes.
Dans le bloc 25, suivant la propre révélation de Pezzani, il doit remercier le chef du bloc ; Hans Zimmermann. Zimmermann a grandi à Bales et parle un dialecte, mais il est allemand. Il a 44 ans et se trouve depuis le 3 février 1937 à Sachsenhausen et grimpa dans la hiérarchie du camp de concentration pour devenir un « Z » c’est à dire un "prisonnier fonctionnel". Ceux-ci prennent le relais et collaborent avec le système Nazi en assurant certains contrôles et des fonctions de surveillance -, en échange ils bénéficient de certains privilèges et de pouvoir tant qu'ils suivent les ordres des SS. Zimmermann est reconnu dans son bloc comme brutal et cruel. Pour Pezzani c’est un souci.
Gino Pezzani est dès le début, forcé de travailler dans le camp de concentration. Un de ses kommandos de travail s’appelle « Schützengilde » (les archers).
Le bureau du travail qui existe dans le camp m'a attaché à ce Kommando qui opère à deux kilomètres du camp. Nous nous mettons en marche à 7 heures du matin, et sommes accompagnés des SS et leurs chiens. Je souffrais de blessures aux pieds. Je n’avais pas de chaussettes, et j’utilisais des bandes de papier.
Le Kommando « Schützengilde » a du travail pour tout le monde, on construit des casernes pour les SS en remplacement de ceux qui ont été détruits par la Royal Air Force.Il existe de nombreuses installations militaires importantes dans la région, proches des interventions du Kommando « Schützengilde», par exemple le château de Friedenthal. Les Waffen-SS utilisent ce domaine du 19e siècle comme centre de formation. Il est sous le commandement depuis 1943 du Hauptsturmführer SS Otto Skorzeny, que la propagande nazie considère comme un héros parce qu'il réussit la libération du chef fasciste Benito Mussolini du Gran Sasso . Parmi les SS qui nous ramenaient chaque soir au camp Il y avait un Tessinois. Il me dit tranquillement qu'il avait fui la Suisse pour éviter d'être arrêté. Il avait rejoint la Waffen-SS pour pouvoir vivre en Allemagne et me proposa de me faire libérer du camp en intercédant auprès de son commandant Sborzeny

Le 12 septembre 1943, le monde apprend avec stupéfaction l'enlèvement de Benito Mussolini.

Après le débarquement allié du 10 juillet 1943 en Sicile, l'ancien dictateur italien avait été renversé par le Grand conseil fasciste, désireux de conclure au plus tôt un armistice avec les Anglo-Saxons. Le roi Victor-Emmanuel III l'avait assigné à résidence dans le nid d'aigle du Gran Sasso (2912 m), dans les Abbruzes.
Opération commando
Mais Hitler n'était pas disposé à laisser l'Italie se retirer de la guerre et il était convaincu que son ancien allié serait encore capable de galvaniser les forces nationalistes italiennes et de reprendre la lutte à ses côtés.
Le Führer demande à l'aviation allemande (la Luftwaffe) d'organiser son évasion. C'est l'opération «Eiche» (Chêne), confiée à un commando de SS et de parachutistes aux ordres du capitaine Otto Skorzeny.
Les Allemands ont d'abord quelque difficulté à localiser le détenu qui a été plusieurs fois déplacé. Ils le repèrent finalement dans le Gran Sasso, un massif des Apennins situé à 120 km au nord-est de Rome. Mussolini est retenu à l'hôtel Campo Imperatore, en haut d'une falaise accessible seulement par téléphérique.
Le 10 septembre, un vol de reconnaissance permet d'identifier un alpage à proximité de l'hôtel. Skorzeny décide d'utiliser des planeurs pour y accéder, un parachutage présentant de trop grands risques dans un tel site. Un autre commando est chargé de s'emparer de l'aérodrome d'Aquila et de prendre le contrôle du téléphérique. Le raid a lieu deux jours plus tard par temps nuageux. Des 12 planeurs mobilisés, seuls 8 parviennent sur les lieux.
La zone d'atterrissage se révèle moins favorable que prévue mais sept des appareils réussissent un atterrissage satisfaisant et les gardes italiennes n'opposent pas de résistance.
Pour exfiltrer le Duce, Skorzeny recourt à un petit appareil de reconnaissance, un Fieseler Storch piloté par le virtuose Gerlach.
Tirant parti de l'effet de surprise, celui-ci réussit un atterrissage de fortune sur l'alpage et, plus difficile encore, parvient à décoller avec ses deux passagers, le Duce et Skorzeny, sans oublier les bagages du dictateur... L'opération est si rapide que le prisonnier se retrouve libre avant que le dernier planeur ne se soit immobilisé.
Le Duce retrouve un peu plus tard sa famille à Vienne avant de rejoindre Hitler à la « Tanière du Loup » (Prusse orientale). Skorzeny reçoit la Croix de fer. La propagande nazie ne se fait pas faute d'exploiter la nouvelle de la libération de Mussolini. Celle-ci paraît si extraordinaire qu'elle est annoncée en séance de la Chambre des Communes. Empêché par Hitler de prendre sa retraite en Allemagne, Mussolini doit regagner très vite l'Italie du nord et se mettre à la tête d'une éphémère « République sociale italienne ».

Je n’avais qu’à lui donner, par écrit, mon nom et le résumé de ma situation. Je rejette avec indignation. Mieux vaut mourir comme victime du Nazisme que de de porter l’uniforme des SS.

Durant son séjour à Sachsenhausen Pezzani dut participer à au moins quatre Kommandos. À son arrivée, il sera dans le bloc de quarantaine affecté à la redoutable compagnie de punition "Schuhprüfstrecke" (Section d’essais des chaussures). Là, le bureau du développement économique du Reich y fait tester des chaussures pour la Wehrmacht depuis le printemps 1940. Autour de la cour d’appel, une piste de 700 mètres de long divisée en sections avec différents revêtements ; 58% en béton, 10% en scories, 12% Sablières, 8% d'argile, 4%de sable, 4 pour cent de gravier, 4 pour cent de pavés. L’administration du Reich reçoit une compensation de 6 Reichsmarks par prisonnier et par jour de la part des fabricants de chaussures. 80 à 100 prisonniers marchent quotidiennement 30 à 40 kilomètres, portant des sacs à dos pleins de sable. Chaque jour des prisonniers souffrant de malnutrition s’écroulent. Les surveillants distribuent parfois délibérément des chaussures trop petites.
Vers la fin de son séjour à Sachsenhausen Pezzani est également affecté au Kommando du chenil.
Des centaines de chiens y sont élevés. Ce sont des chiens qui nous gardent ou qui sont utilisés sur le front. Ils portent sur le dos deux disques en tissu, à gauche et à droite, avec brodé en noir le sigle « SS ». Le Kommando des chenils est l'un des meilleurs étant donné que celui qui travaille dans ce groupe accède à la ration de soupe et de biscuits pour les chiens.
Le lieu de travail du Kommando peut apporter quelques avantages, mais il peut toujours être le théâtre d'événements terribles. L'officier en chef SS Gustav Sorge sort un prisonnier de la chambre d’arrêt et sous les yeux du commandant du camp le jette dans la cage des « BloodHounds  ». Les chiens le déchirent.
La vie dans le camp de concentration est imprégnée par la présence continue de la terreur. La journée commence et se termine par l’appel.
Alors nous nous tenons en rangées alignées pour l'appel. Il dure une heure parfois deux heures et même plus. C'est une torture en position d’attente après avoir été debout pendant onze heures pour travailler, et de temps en temps, lorsque l'appel est terminé, nous assistons à des exécutions.
Un rien suffit pour être condamné à mort. Pezzani raconte comment un Ukrainien fut pendu parce qu'il avait découpé dans un sac un morceau de cuir pour réparer ses chaussures. Ou on n’hésite pas à exécuter même si le numéro du détenu ne correspond pas à celui de l'homme condamné.
Le commandant du camp regarda le détenu, fit un geste de colère et dit : "Un étranger de plus ou de moins ..." et ordonne de le pendre.
Chaque prisonnier doit faire attention, au risque d’être brimé ou puni à tout moment. Ou de mourir. En raison   de suspicions de mutinerie, les SS mirent en place une « commission spéciale » à l'automne 1944. 27 détenus furent abattus le 11 octobre et 107 transférés au camp de Mauthausen, la plupart d’entre eux étaient des « Z », « prisonniers fonctionnels ». Parmi eux était le chef du bloc de Pezzani, Hans Zimmerman. Il fut libéré en Autriche en mai 1945.
Malgré cette terreur constante, les prisonniers sentent venir la fin ; ils s’organisent secrètement et échangent des informations. Gino Pezzani est bien informé du déroulement de la guerre.
Je connaissais un camarade qui travaillait à la démolition des postes de radio cassés. Il y avait une radio qui fonctionnait dans le bâtiment qui servait aux gardes SS, et il écoutait Radio Londres tous les jours quand il le pouvait, c'est-à-dire lorsque les gardes étaient partis ! J’allais dans son baraquement tous les soirs et il me chuchotait à l’oreille les dernières nouvelles des Alliés. Un autre camarade Norvégien, était le coiffeur des SS, et il me confiait le soir de ce que les SS avaient dit pendant qu'il les rasait.

L'écoute de la radio malgré l’interdiction est répandue. Lors d'une fouille en règle, les gardes ont même trouvé une matrice d’impression dans un atelier d'entrepôt, elle avait été utilisée pour diffuser des informations radio.
Lorsque Gino Pezzani, le 29 janvier 1945, entre dans le cabinet du médecin SS de Sachsenhausen entre, l'Armée rouge vient de franchir la frontière d'avant-guerre du Reich allemand. À l'ouest les Alliés sont au bord du Rhin. En limite du camp, la ville d'Oranienburg est désormais presque quotidiennement bombardée.
Nous notons avec une grande satisfaction que l'activité des escadres aériennes alliées gagnent en intensité alors que les batteries antiaériennes allemandes restent silencieuses.Pezzani est utiliser pour nettoyer à l'extérieur du camp les dégâts des bombes : un travail dangereux dont beaucoup ne survirèrent pas. À l'intérieur du camp la situation est de plus en plus chaotique. Il n’y a presque plus de nourriture. En mars les Norvégiens sont rassemblés et évacués par camions par la croix rouge suédoise. La direction du camp détruit les stocks de pétrole et les documents
Pezzani écrit à propos de cette période :
La chambre à gaz et le crématorium fonctionnent 24h / 24.
La direction du camp SS et ses supérieurs travaillent en arrière-plan depuis le début de 1945 sur les plans de sortie pour Sachsenhausen.
On envisage que le camp lui-même soit bombardé ou visé par l'artillerie pour tout détruire et tuer les prisonniers. Un autre, et le miner le camp et de tout faire sauter à l’arrivée de l’ennemi. Aucun de ces plans ne fut mis en œuvre.
Au matin du 21 avril, nous avons reçu l'ordre d’évacuation du camp.
On constitua des colonnes de 500 détenus. Ma colonne quitta le camp à deux heures de l'après-midi. Nous quittions Sachsenhausen dans la direction du Nord-Ouest.
30 000 prisonniers regroupés par nationalités se dirigent, par deux Itinéraires de marche vers Schwerin, à environ 175 kilomètres de là.  Les premières colonnes reçoivent encore des provisions. Les autres non. Dans le camp restent environ 3 000 prisonniers. Surtout, des malades.  En avril, ils sont libérés par l'Armée rouge. Beaucoup meurent dans les jours et les semaines qui ont suivi malgré des soins médicaux.
La colonne avec Gino Pezzani avance lentement. L’avant garde est constituée de 25 détenus conduisant un chariot de nourriture et les biens des SS. Derrière le chariot viennent d'abord des Allemands, puis des 135 prisonniers français, auxquels était rattaché Gino Pezzani, suivis des Néerlandais, Polonais et les prisonniers russes. Un SS armé est disposé tous les 50 mètres. Après trois jours, le convoi rencontre un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui suit l'itinéraire d'évacuation avec quelques véhicules. Les SS ont informé le CICR de l'évacuation du camp. Les délégués distribuent des colis alimentaires et se retirent.
Je ressens des émotions indescriptibles lorsque je découvre que le véhicule de la Croix Rouge est un véhicule suisse. Il porte les plaques d'immatriculation du Canton de Genève. À notre grande surprise, quatre garçons donnent un paquet à chacun de nous. Il n'y a pas de pain, mais un peu de chocolat de lait et fromage crée en nous un sentiment momentané d'excitation.

Pour Pezzani, ce seront les derniers aliments pour les jours à venir. La plupart des prisonniers se trouvaient complètement affaiblis au moment de l'évacuation. Ils avaient été privés de nourriture au cours des trois derniers jours précédant l'expulsion. Les colonnes de marche couvrent entre 15 et 40 kilomètres par jour. Les températures sont proches de zéro. Ils passèrent presque toujours la nuit à l'extérieur. Il pleut souvent. L’épuisement devient un paramètre de cette "marche de la mort" la politique d'extermination national-socialiste écrit l'historienne Antje Zeiger. Le personnel SS abattait systématiquement les prisonniers qui n’arrivaient pas à suivre.
La colonne avait atteint l’entrée d’un village. Nous mangions de l’herbe. Alors on entendit un coup de sifflet ; nous nous redressons lentement. Un, deux camarades restaient allongés sur le sol. Ils dirent « laissez-nous ici, nous n’en pouvons plus ». Le médecin des SS s’avança et les refroidit d’un tir de son révolver. Nous étions stupéfait d'horreur. Tuer les camarades qui ne peuvent plus continuer est la mission criminelle de notre médecin !

On ne sait pas combien de détenus de Sachsenhausen perdre leur vie dans la "marche de la mort" vers le nord. Certaines estimations indiquent 6ooo victimes. Au moins 15oo morts sont identifiés
Pezzani écrit :
Les corps des camarades, abandonnés à droite et gauche de la route nous indiquent le chemin.
Les délégués du CICR ont également donné des informations sur ces tirs. Ils ont écrit dans un rapport « Dans la matinée du 22 avril, nous avons découvert les 20 premiers prisonniers abattus au bord de la route. Tous avaient reçu une balle dans la tête. Au fur et à mesure de notre progression, nous sommes tombés sur un nombre croissant de prisonniers abattus au bord de la route ou dans les tranchées. Il nous a été impossible de connaître le nombre exact de personnes tuées. Sur notre route, nous avons vu plusieurs centaines de morts au total ».
Une nuit  Pezzani et son groupe sont dans une grange: un obus de mortier a atteint et détruit l'endroit. Ils se trouvent maintenant devant Parchim dans l'état de Mecklembourg en Poméranie occidentale. L'Armée rouge a libéré Berlin. Les Alliés avancent à l'Ouest. Ils sont encore à dix kilomètres. Dans la soirée du 4 mai, le chemin de Pezzani est bloqué. Réfugiés et militaires obstruent la rue. Cela fait maintenant exactement deux ans que la Gestapo a arrêté Pezzani à Agde. Le commandant de la colonne de marche de Pezzani donne l'ordre de passer la nuit sur place. Sur les 5oo prisonniers qui ont fait partie du groupe de Pezzani au départ de Sachsenhausen, il n’en reste environ que 3oo survivants. Les prisonniers essaient de dormir, mais Gino Pezzani ne dort pas. Vers une heure du matin, il réveille deux camarades qu’il appelle Roger et Lachèvre.
Nous nous levons lentement et nous éloignons de deux mètres à l’écart du chemin. Nous prétendons que nous devons répondre à un besoin naturel. Les gardes SS fument cigarette sur cigarette et se parlent à voix basse. Pendant quelques minutes, nous faisons silence, jetant nos couvertures sur nos épaules et cachant nos têtes sous elles.
Nous avançons tranquillement près des véhicules civils. Notre vie est en jeu. Nous rampons sous un camion. Une fois de l'autre côté, nous nous levons et avançons, chacun individuellement. Avant d’atteindre la route principale, nous nous orientons vers le sud, où tôt ou tard nous devrions croiser les Alliés. Nous marchons toute la nuit sans interruption. Dès que le jour se lève, nous nous cachons dans la forêt pour afin de se reposer. Il est d’un bonheur indicible de pouvoir respirer l'air de la liberté l Nous continuons à fuir toujours vers le sud en profitant de la protection de la nature. Soudain, nous voyons un char allemand à travers les arbres, sur lequel un morceau de tissu blanc flotte.
  Il s'est probablement rendu. Notre joie est inexprimable. Nous rejoignons la route de campagne, encombrée par divers véhicules avec des drapeaux blancs. À gauche et à droite il y a des tas d'armes de tout calibre. Nous crachons aussi sur des soldats de la Wehrmacht, qui nous regardent avec plus d’étonnement que d’hostilité. Nous continuons et nous arrêtons seulement lorsque nous trouvons quelque chose à manger, nous tombons sur un village, des drapeaux blancs ici aussi !
Nous sommes libres.


Après la guerre Pezzani a d'abord vécu dans la ville de Zurich, et plus tard à Schlieren. Dans son dossier de la Commission de compensation pour tout Suisse victime de persécutions nationales-socialistes se trouve un rapport du directeur de l'Université psychiatrique de Zurich. Il décrit Pezzani comme « un homme brisé qui n’arrive pas à surmonter les dommages subis au camp de concentration ». Pezzani se mis à peindre, toujours et toujours jusqu'à sa mort en 2005 des scènes de SachsenHausen.


 

 

 

 

 

Autres informations concernant Gino PEZZANI.

On trouve quelques informations plus précises sur sa participation à la résistanse française ( http://www.livresdeguerre.net/glossaire/textexp.php?index=50558), en voici un extrait:

" Marcel Durupthy a effectivement travaillé dès 1939 pour Cuénoud. Son activité ne nous est connue qu'à travers des témoignages et des documents épars et son rôle exact au sein du S.R. suisse reste difficile à circonscrire.Directeur du salon de la gare de Genève et coiffeur attitré de Cuénoud, ce dernier a sans doute estimé en l'engageant qu'un coiffeur de gare était le réceptacle de nombreux récits et confidences de voyageurs susceptibles d'intéresser le S.R.
Durupthy ne va pas ce cantonner dans ce rôle d'enregistreur passif dans lequel on voulait le cantonner, il va s'engager avec passion dans son activité en faveur du bureau France puis de la section Alliés du S.R.,prenant de nombreuses initiatives personnelles. Ainsi, il est en vacances au Grau d'Agde, chez son ami le photographe Adolphe Pariot lorsque la guerre est déclarée. dans cette localité vit depuis des années un artiste peintre tessinois du nom de Gino Pezzani. Durupthy demande alors à Parriot et à Pezzani de rester sur place et organise une filière de renseignements entre Agde et Genève. Cette filière devient particulièrement intéressante lorsque Pezzani parvient en novembre 1942 à se faire engager par l'organisation allemande Todt qui fortifie le littoral français. Sans doute par l'intermédiaire de Cuénoud, Durupthy fait parvenir un appareil photo miniaturisé et de l'encre sympathique à Pezzani. Un agent de vingt-trois ans, Pierre, vient rechercher tous les mois les renseignements et les photos, passe la nuit chez Pariot, et repart pour Genève. Malheureusement, Pezzani est arrêté par la Gestapo le 3 mai 1943 et sera interné jusqu'à la fin de la guerre dans les camps de concentration de neue Bremm et de Sachsenhausen, ne survivant que par miracle (PRAZ, Grégoire : Gino Pezzani, Tessinois et survivant de Sachsenhausen: "Peut-on se venger d'avoir vécu l'enfer lorsqu'on est rentré au Paradis ?", in Nexus Express, n°2, mai 1995, pp. 4-5)."

Il existe un autre document expliquant les difficultés rencontrées par Gino; elles furent publiées en italien dans un journal probablement tessinois. Une copie m'a gentiment été transmise par Bernardino Croci Maspoli:merci à lui.

eme Rich

Je me suis permis de tenter une traduction!

La dramatique aventure d’un Tessinois durant la guerre.
Interné aux camps de Buchenwald et de Sachsenhausen.



A peine revenu en France, Gino Pezzani se fait prendre en photo dans sa triste tenue de détenu, le visage creusé dénonçant les traitements infligés à Buchenwald et Sachsenhausen.


« Durant la dernière guerre, il y eu dans les milieux de l'émigration Tessinoise des individus qui, à la fois en participant activement au mouvement de résistance et en subissant le harcèlement national-socialiste, ont perpétué leur « constante » dévotion Tessinoise et suisse pour la liberté et leur 'aversion pour la tyrannie. Gino Pezzani, natif de Biogno Beride, peintre, appartient à cette poignée de Tessinois qui ont payé un tribut de souffrance à la guerre sans limite de la dictature hitlérienne. Né en 1910 , fils de monsieur Giuseppe Pezzani, qui actuellement enseigne à l’école de Cugnasco, Gino Pezzani, à un très jeune âge, suivit sa vocation pour la peinture et prit des leçons des peintres Bonafedi et Ferrazzini. Il intervint entre autres à la gare ferroviaire de Muralto. L’amour de l’Art cohabite en lui avec la passion des voyages : et pour se soumettre à cette dernière, le voilà entreprenant des navigations périlleuses à travers la Méditerranée, utilisant une légère embarcation à voile. Là il fréquente le monde des marins qu’il représente dans ses tableaux tout autant que les paysages marins, et savoure, à bord de son petit voilier, la jouissance d’une vie en contact étroit avec la nature. Il y a treize ans, se trouvant à Toulon, il y avait rencontré un navigateur solitaire, un certain Aldo Nadi, qui, parti de Sydney sur un petit canot avait rejoint par petite étape ce port français. Nadi l’invite à le suivre jusqu’en Afrique pour rejoindre le Cap de Bonne Espérance : l’invitation est acceptée et les deux audacieux traversent la Méditerranée et débarquent au Maroc. Ici les autorités françaises dissuadent Pezzani de continuer le voyage envisagé en compagnie de Nadi ; ce dernier a quelques zones d’ombre dans sa vie. Notre peintre navigateur écouta le conseil : il reprend la peinture, trouve des acquéreurs pour ses œuvres, avec le produit des ventes, il achète un bateau de petite taille (une dizaine de tonneaux) avec lequel il navigue à nouveau en Méditerranée Mais la chance ne lui sourit pas : une tempête fait couler le bateau perdant dans la mer une cinquantaine de toiles. La mésaventure ne décourage pas Pezzani qui évoqua son naufrage dans une toile exposée en son temps à Bellinzona et il se remit au travail. Quelque temps plus tard il achète un autre bateau et reprend ses voyages. La guerre le surprend à Agde dans l’Hérault, propriétaire d’un petit voilier « le Tati II »

Fin Mars 1943, il n’a pas de gros problèmes, mais à cette époque débute le drame dont il ne sortira indemne que par miracle. En mars 1943 le sort de la guerre pouvait tourner en faveur des Alliés, mais l’Allemagne avait encore beaucoup de cartes dans son jeu.et avait l’intention de les utiliser. L’occupation totale de la France qui marquait une riposte du troisième Reich au débarquement en Afrique du Nord, avait pratiquement livré les quarante millions de français aux mains de la gestapo, et l’organisation notoire de la police tentait à travers l’arrestation incessante de patriotes ou de simples suspects d’étouffer un mouvement qui rendait chaque jour plus difficile la vie des troupes d’occupation. 

 

............

Gino Pezzani en 1946 ....................................................................................La manière dont Pezzani repésente l’évacuation de Sachsenhausen

Figure 89 tableau de Gino Pezzani se dispensant de tout commentaire


Concernant Pezzani, on ne sait pas quels ont été les mobiles précis des mesures prises à son encontre par la gestapo. L’arrestation semble reposer sur un vague soupçon d’espionnage, du bien-fondé d’un tel soupçon, aucune preuve n’a été apportée ultérieurement, mais cela n’empêche pas que l’arrestation soit maintenue et que le peintre soit transféré à la prison de Fresnes à Paris puis déporté au camp de Buchenwald puis à celui de Sachsenhausen.
Avant que l’arrestation ne soit connus des membres de sa famille vivant à Cugnasco s’écoulèrent des mois d’angoisse et d’incertitude. Le 18 Mars Gino avait écrit à sa famille expliquant qu’il s’apprêtait à revenir en Suisse et après cela plus aucune nouvelle n’arriva à Cugnasco. Vers la fin d’aout 1943, la municipalité de Cugnasco écrivit à la commune d’Agde demandant des renseignements et lorsque la réponse arriva une famille tessinoise fut précipitée dans l’angoisse. La réponse consistait en une note écrite en bas de la lettre de la commune de Cugnasco, disant laconiquement ; « se trouve actuellement à Paris, prison de Fresnes » Celui qui avait rédigé cette annotation était un interprète d’une Kommandantur qui avait senti le besoin d’atténuer les tourments de la famille du détenu, ajoutant « Est en bonne santé et bon morale. Soyez sans inquiétude » Mais de tels mots ne pouvaient tranquilliser l’esprit de celui qui, bien qu’ignorant encore l’horreur du sort des prisonniers et des camps de concentration nazis, avait conscience de l’arbitraire et des abus de toutes sortes pratiqués par les autorités nazies

.

tableau de Gino Pezzani se dispensant de tout commentaire (à droite) Un autre témoignage  de Gino Pezzani par sa peinture. Le tableau évoque une scène lugubre qui s’offrait, souvent, aux hôtes du camp ; on note le panneau accroché au coup d’une des victimes portant l’inscription « Ich bin ein Plünderer » (je suis un voleur)

Commence alors pour la famille une période de souffrance spirituelle, adoucie en une faible mesure par la note que reçut par l’intermédiaire du Département Politique Fédéral dont on pouvait conclure avec certitude que Gino était en vie. Mais l’angoisse des familles était justifiée par le fait que toutes les interventions suisses à Paris, Berlin et Leipzig pour entrer en contact avec le détenu restaient infructueuses. Autour de Gino, les SS et la Gestapo dressait un écran impénétrable et la paix ne fut rendue à la famille que le 25 mai 1945 lorsque l’instituteur Pezzani reçut ce message suivant. « Libéré, bonne santé, arrive sitôt possible. Gino Pezzani. »
Mais avant de pouvoir faire cette annonce à son père, notre peintre avait vécu deux années d’enfer. bien que rien n'ait été démontré à son encontre, il avait été interné à Buchenwald où il avait rencontré l’infamie qui plus tard devait remplir de consternation et d’indignation toute l’humanité et où il avait subi des sévices de toutes sortes. Spolié de ses droits civils, contraint à porter la tenue à rayures des condamnés, réduit à un numéro (sur sa veste était cousu un triangle rouge portant « SCH » et le chiffre 77.192) que le tessinois dut porter autant à Buchenwald qu’à Sachsenhausen-Orianenburg. Devant l’avancée des troupes russes, leurs bourreaux nazis évacuèrent formant une colonne de prisonniers politiques auxquels Pezzani faisait partie : en mettant sa vie en danger, il réussit à s'échapper et à se rendre dans la zone occupée par les Russes. Ici il put entrer en possession d’une bicyclette avec laquelle il retourna à Agde, plus de deux années après avoir été arrêté par la gestapo.
Gino est en train d’écrire ses mémoires qui seront un témoignage de plus des atrocités par le nazisme et un palpitant document d’un passé récent.

Publié en février 1946

 

 

PROBLEME JUDICIAIRE (journal de Genève du 4 aout 1950)

 

POUR CONTREBANDE DE MONTRES
Un peintre suisse est condamné à Douvres,. — (United Press.)

Un peintre suisse, Gino Pezzani, de Zurich, a été condamné hier par un tribunal britannique à une amende de 20.000 livres (56.000 dollars) et à 18 mois de prison. Pezzani, qui a plaidé coupable, avait tâché de faire passer 3487 montres suisses en contrebande en arrivant à Douvres la semaine dernière.

 

Le journal Américain (the Vindicator) de la ville de Butler( Pensylvanie), sous la signature du journaliste Clyde Singer,donne quelques infos sur les expositions en 1991 et 1961 de "PEZZANI" aux USA et sur le personnage lui même. En voici quelques extraits

- dans le n° du 24 Novembre 1991; " Les tableaux de Gino Pezzani, sur l'holocaust sont arrivés et seront visibles durant une courte période. En tant que rappel de ce qu'est "l'inhunamité de l'homme poiur l'homme", cess tableaux sont aujourd'hui aussi réelles que ce qu'elles étaient lors de la première éxposition à Butler il y a trente ans: ils sont la propriété d'Eliane Alfred "

- dans le n° du 1er déc. 1991 " A propos de l'épouse de Gino Pezzani: Mme Alfred (originellement Kerster ) a des racines belges et suédoises et elle parle six langues. Au début des années 60, elle vibt à Youngstown en tant qu'aasintate de direction de la société Burton Supplu Co. Inc. En Europe elle fut en charge de vendre et acheté de lourds équipements de chantier. Sa dévotion et son support pour Pezzani se mesure en termes superlatifs.

dans le N° du 20 sept. 1961: " Gino PEZZANI, artiste de Zurich en Suisse, qui doit être exposé dès dimanche au Butler institut d'Art Américain, s'est vu refusé son entrée aux Etats Unis car suspecté de tuberculose. Sa femme qui est déjà à Youngstown a reçu un message laprévenant que le visa de son mari avait été refusé car les radios de ses poumons montent des congestions. Mme Pezzani croit que cela est la conséquence de son séjour dans les camps de concentration et qu'il devrait pouvoir venir dans les six prochains mois. La pré-ouverture samedi de 8 h à 10 h a révélé un réel enthousiasme. Pezzani devait arriver jeudi soir. Dans l'une des principales galleries, ces huiles reflètent son confinement dans les camps de concrtrations nazis. Ces desciption morbindes de la souffrance et de la mort contrastent avec la seconde partie de l'exposition présentant de beaux et brillants paysages, des animaux, de la vie paisible...

Pezzani a dèja exposé ses toiles en Suisse et en Angleterre; deux d'entre elles avaient éta présentées à l'Accadémie Royale.... L'artiste prévoit de venir s'installer à Youngstown et de venir y peintre la beautée des paysages américans. Sa femme est un des membre de la direction de la société Burton supply Co

Publié par “L’impartial” du 17 et 18 décembre 1983

 

https://de.m.wikipedia.org/wiki/Datei:Stolperstein_für_Gino_Pezzani_Zürichjpg.jpeg

 

 

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2- RENZO PEZZANI : Poète 1898-1951 (ITALIE) .

 

Renzo Pezzani naquit à Parme (Italie) le 4 juin 1898, appartenant à une humble et respectée famille d’artisans. Il obtint le diplôme d’instituteur en 1921 et passa immédiatement l’examen qu’il le qualifiait à enseigner dans les écoles.

Son premier livre de poésies « Artigli » en dialecte local attira immédiatement l’attention par sa fraicheur et l’intense émotion qui traversaient ses pages. Sa production littéraire exprimant son amour pour sa ville Parme, son intense vie spirituelle se retrouve dans sa trilogie poétique « Bornisi », « Tarabacli » et « Oc luster », écrite en dialecte parmesan

Il créa la revue « difersa artistica » .

Il eut une forte participation à différentes œuvres musicales dont il composa les livrets

Inno a S barbara musique d’Arnaldo Furlotti

La leggenda dell’angello musique de Giuseppe Biella

La principessa canta musique d’Elisasbetta Oddone

La Madia musique d’Elisasbetta Oddone

Il grano d’incenso operette en3 actes, musique de Giuseppe Biella

La prigioniera di Dio opera en 3 actes

….

Inno de Parma musique de Ildebrancho Pizzetti

 

Il mourut à Castiglione Torinese le 4 juillet 1951 d’une hémorragie interne.

Après sa mort, la ville de Parme voulut honorer le Poète, et fit sceller une plaque commémorative sur la façade de la maison où il naquit.

Le théâtre de Parme porte aujourd’hui son nom (voir plus loin le chapitre « lieu portant le nom de Pezzani »)

 

références

http://poetidiparma.splinder.com/

http://biblioteche2.comune.parma.it/dm/1691.htm

http://www.parmaindialetto.it/ITALIANO/autori/renzo_pezzani_1898.htm

http://www.cepostaperme.it/forum/viewtopic.php?t=1946

http://www.parmaitaly.com/pezzanik.html

 

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3- André PEZZANI (FRANCE)

André Pezzani [1818-1877], avocat à la cour impériale de Lyon, avait obtenu en 1858, sous forme d’une médaille de la valeur de mille francs, une récompense de la section de morale de l’Académie des sciences morales et politiques, pour le sujet mis au concours en 1857 : Rechercher et déterminer les principes de la morale considérée comme science. "

"Dans la séance du 19 novembre 1859, il est adressé en hommage à l’Académie, d’André Pezzani, Examen des questions actuellement pendantes en philosophie, pour faire suite aux Principes de morale, ouvrage couronné par l’Académie des sciences morales et politiques. Paris ; Lyon, in-12, 1859.

On trouve trace, de ce philosophe sur les analyses sataniques ( très en vogue au XIXème siècle ), il eut des démélées smble t il avec l'égise catholique puisqu'on retrouve son ouvrage "La pluralité des existences de l'âme conforme à la doctrine de la pluralité des mondes. 1866" sur la liste des livres mis à l'index [INDEX LIBRORVM PROHIBITORVM – 1948 (Opus Dei)]. Rapelons u'à a même période on trouvait comme Auteurs mis à l'Index; Flaubert, Balzac, Victor Hugo, Baudelaire et bien d'autres...

 

Oeuvres

-Poèmes Lyriques Et Dramatiques

Librairie D'alexandre Johanneau - 1844 Livre ancien

- PHILOSOPHIE DE L´ESPRIT. Principes supérieurs de la morale adressés à tous les hommes

-La pluralité des existences de l'âme

 

http://www.ephphata.net/Spirite/spirite13.html

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4- Monseigneur Enrico Maria PEZZANI (VATICAN)

Directeur en théologie et droit canon , au séminaire du Vatican, cameriste d'honneur de Sa Sainteté le Pape. On retrouve son titre au bas du document ci dessous ainsi que la date du 4 Février 1894.Avec ce titre Enrico Pezzani devrait avoir été, je suppose,Evêque.

Lors du concile de Vatican I (1869-1870), plusieurs Evêques demandèrent une nouvelle codification du droit canonique. C'est alors que différents "Canonistes" tentèrent de compiler les différents traités théologiques en un seul Code de droit canonique. Participèrent Luise (1873), Pillet (1890), Pezzani (1894), Deshayes (1894), Collomiati (1898-1901). PieX decida de prolonger ce travail dans son décret "Arduum sane munus" (19 March, 1904),et nomma une commission de Cardinaux de rédiger un nouveau "Corpus Juris Canonici" sur le modèle des codes des lois civiles.

http://en.wikipedia.org/wiki/Corpus_Juris_Canonici

 

Ce document fait référence à un document en latin; on peut supposé que ce type de document (Codex) est un document officiel de l'Eglise, valant titre de loi ( droit canon). Ce document est en Latin, en voici le titre et le début. On trouve ces document à l'adresse;

http://www.ultramontes.pl/pezzani_codex.htm

 

Codex Sanctae Catholicae Romanae Ecclesiae

D. HENRICUS MARIA PEZZANI

Can. 26.

Devius a fide catholica, haereticus, vel schismaticus eligi prohibetur in Romanum Pontificem; si eligatur nulla est electio

Paulus IV, Septim. Cum ex, 9, de haereticis, ann. 1559: "Considerantes res hujusmodi adeo gravem et periculosam esse ut Romanus Pontifex, qui Dei et Domini Nostri Jesu Christi vices gerit in terris et super gentes et regna plenitudinem obtinet potestatis omnesque judicat, a nemine in hoc saeculo judicandus, possit, si deprehendatur a fide devius, redargui.....

ce texte doit se retrouver dans les "règles" (Droit Canon) de l'Eglise Catholique, auquelles on peut accéder à l'adresse ci dessous, mais cette fois en Français..

http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_INDEX.HTM

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5 - DENISE PEZZANI (FRANCE)

Pensionnaire de la Comédie Française

Entrée à la Comédie-Française en 1946

Départ en 1981

filmographie en plus de son activité théatrale, on note la participation aux films suivants:

Masques (1987) de Claude Chabrol avec Philippe Noiret où elle joue, Mme Lemonier

Les trois soeurs, (1980) (TV) dans le role de la femme de chambre

Oeuf, L' (1980) (TV) où elle joue la concierge

Poudre aux yeux, La (1976) (TV) , role Alexandrine

Tartuffe (1975) (TV) .... Filope

La station Champbaudet, (1972) (TV)

Monsieur de Pourceaugnac (1970) (TV) .... La paysanne

Sénéchal le magnifique (1957) avec Fernandel

Orage (1938) de Marc Allégret et Charles Boyer avec Michèle Morgan et Jean Louis Barrault; elle joue Rosine

 

http://www.comedie-francaise.fr/biographies/page_bio.php?id_chrono=966

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6- Gianni PEZZANI (ITALIE)

Photographe

Gianni Pezzani a participé à de nombtreuses expositions publiques ou privées. Les plus importantes incluent : exposition à la station Leopolda à Florence in 1997, une rétrospective de ses oeuvres à la fondation Magnani Rocca de Parme in 2000,l'exposition “Viaggi in Giappone” au palais Barolo, Turin in 2003, et “I maestri della fotografia” à la collection Peggy Guggenheim en 2005. Il vit et travaille à Milan.

Photos de Gianni Pezzani

http://www.giannipezzani.com/

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7- Juan PEZZANI (ARGENTINE)

Juan Pezzani est un sculpteur Argentin; la matière dans laquelle, réalise ses oeuvres est l'acier. On ne trouve pas vraiment d'information sur l'artiste lui même, si ce n'est sa participation à des galeries et des expositions. Par contre on peut largement accéder à des photos de ses réalisations. Ses statues étant souvent intégrées dans des parcs ou des zones résidentielles.

Juan Pezzani, est un acteur du mouvement artistique MADI. Le mouvement MADI, lancé à Buenos Aires en 1946 par Carmelo Arden Quin, proclamait la possibilité de peindre des structures polygonales planes, concaves ou convexes, des plans articulés, amovibles, animés de mouvements linéaires, giratoires ou de translation, de sculpter des solides avec des espaces vides et mouvements d'articulation... MADI réalisa le passage entre l'art construit des années vingt/trente et l'art minimal, le "shaped canvas" et le "hard hedge" américains des années soixante-dix.

http://www.mal217.org/agenda/index.cfm?id_agenda=1996

Oeuvres de Juan PEZZANI

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8- E.PEZZANI ( ILE MAURICE)

Un Français, Bertrand François Mahé, comte de La Bourdonnais, né à Saint-Malo le 11 février 1699 et mort à Paris le 10 novembre 1753, gouverneur de l'île de France (île Maurice) de 1735 à 1746, a laissé une profonde empreinte sur l'ile en introduisant notamment la culture de la canne à sucre.Il a donné son nom à Mahébourg, une ville paisible de la côte est. Il fonda en 1736 la ville de Port Saint Louis (Port louis en Anglais) aujourd'hui capitale de la République de Mauritius (Ile Maurice).

Ile MauriceLors des célébrations de son bicentenaire le 11 février 1899 sont réunis certains documents avec des annotations par le comité des souvenirs historiques. (2 août 1899), Port-Louis :et particuliérement celles de E. Pezzani, 1899. Qui probablement est un habitant de L'ile Maurice. ( Voir aussi, plus loin, "lieux portant le nom de Pezzani")

Ile Maurice par satellite

 

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-9 Roger PEZZANI (ILE MAURICE)

Roger Pezzani, fût d'abord à l'Ile Maurice un Légiste reconnu. Mais, il s'imposa aussi par son action politique. Il fut nettement élu en 1926 lors de l'élection législative et Roger Pezzani fait parti des fortes personnalités qui marquent la politique de la première partie du XX ème Siècle. Alors que la présence des indiens développait un sentiment nationaliste sous l'expression de "péril Indien", Roger Pezzani prit le contrepied, argumentant que tout cela était le fruit de l'imagination des extrémistes, et, il tint la position que ceux qui adoptait une ligne dure, considèrent la réalité et évoluent vers une vision plus moderne. Cette vision moderne, qu'il qualifia de "Ere nouvelle", où les élites de toute communauté, puissent se retrouver sous une seule bannière pour former "l'Union Mauricienne". R.Pezzani est resté fameux par son slogan "L'élite, d'où qu'elle vienne".

Plusieurs rue de l'Ile portent aujourd'hui son nom

http://www.lexpress.mu/print.php?news_id=45334

 

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-10 Roger PEZZANI (UK)

Roger PEZZANI est un expert pour "Mental Health and Human Rights Law" (maladie mentale et les droits de l'homme). Il représente les patients pour imprisonnement injuste, les agressions et lors des cas de violations des droits de l'homme.

Il est réputé pour son espérience et est co-éditeur avec Kris Gledhill de " the Mental Health Law"

http://www.barristerweb.com/barrister.php?id=74

 

 

 

11- Viviana PEZZANI (ITALIE)

Actrice Italienne ayant participé au film de "Qui comincia l'avventura" (1977) de Carlo Di Palma avec Monica Vitti .

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-12 Amy PEZZANI (USA)

Elle est le "Executive Director" de la banque alimentaire du Colorado. La mission de cette organisation est de subvenir au besoin alimentaire des plus pauvres. (Type resto du coeur)

Démarré en 1984, la" Food Bank" du comté de Larimer County participe à la lute contre la faim dans le Colorado par un programme qui collecte, traite, stocke et distribue de la nourriture au personne seule . En 2005, ils redistribuent 4.5 millions de tonnes de nouritures fournies par des dons (valeur estimée 7M$). Leur bénéficiaires sont les personnes à faible revenu incluant les familles mono parentales, les travailleurs pauvres, les personnes agées, les chômeurs, les jeunes en rupture, les abdicapés et les SDF.

www.foodbanklarimer.org

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-13 Romana PEZZANI et Luciano PEZZANI (Suisse)

Il s'agissait tout d'abord d'accroitre le nombre de représentants de la Suisse dans cette liste.

Ils apparaissent comme Solistes dans des enregistrements de musiques classiques (Zürich). Romana au violon et Luciano au violoncelle. On les retrouvent comme interprètes de Mozart, Vivaldi Brahms

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14- Louis Pezzani (USA)

pour le fun j'ai trouvé cette vidéo, ventant le talent d'un Louis Pezzani, il est certain que ce nom de PEZZANI, cache des merveilles!!

Louis Pezzani

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15- Fabiana PEZZANI (Mexique)

Publication • FABIANA PEZZANI and CARLOS MONTAÑA * Departamento de Biología Evolutiva, Instituto de Ecología A.C., Antigua Carretera a Coatepec km 2.5, Xalapa 91070, Veracruz, México

aob.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/97/6/1063

 

 

16- Silvia Pezzani-Hernandez (Chili)

From the Departamento de Biología, Facultad de Ciencias, Universidad de Chile, Clasificador

www.jgp.org/cgi/content/abstract/53/6/816

 

 

17-Geraldina Pezzani. (Uruguay)

. La más antigua referencia sobre lo que hoy llamamos Esquizofrenia nos es dada por Regis, quien manifiesta haber encontrado un autor Willis

www.itinerario.psico.edu.uy/OctavoNumero.htm

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- 18 Paula von PEZZANI (Autriche)

Les trois soeurs Heilmann à Bozen (Sud Tirol) :

- Paula von Pezzani (derrière à gauche) avec ses deux soeurs

- Josefine Oberhummer (milieu) et

- Frieda Pössenbacher Sur le tonneau sont assis les enfants de Josefine: ...

 

 

www.jakob-heilmann.de/Nachkommen/Jakob__Josefine_Hierl/Paula_von_Pezzani/paula_von_pezzani.html

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